mercredi 3 mars 2010

L'autre moitié

En une phrase, je suis une moitié de ce que pour certains c’est un tout.

Je suis née à Mexico et je suis partie au Japon un mois après. J’ai une mère mexicaine et un père japonais. J’ai deux nationalités, deux passeports et deux manières de penser qui doivent toutes se retrouver au même endroit, moi.

Je passe mon temps dans un avion, à voyager entre tout ce que j’aime et qui fait partie de moi. La plupart du temps je me sens un peu perdue. Je connais deux modes de penser, deux manières de voir les choses et de les assimiler. Je suis contradictoire.

J’ai grandit à Mexico, mais je me suis rendue compte très vite que j’étais qu’à moitié mexicaine. Même si j’aime le chocolat et le café, je préfère boire du thé toute la journée. Je danse sans rythme aux sons de la musique latino-américaine et entre manger des tacos ou manger un peu du riz avec du poisson cru, je préfère le dernier. Il n’y a pas que ça, mais c’est déjà des particularités qui me marquent.

Je me rends au Japon assez souvent, c’est principalement pour voir ma famille et apprendre un petit peu plus que ce que je lis sur l’Histoire de mon pays. J’avoue la langue me pose encore beaucoup des problèmes mais quand je suis là bas je ne me sens pas perdue à Tokyo. Cependant je ne suis pas seulement japonaise et en conséquence il y a beaucoup de choses que je dois cacher des mes grands parents pour leur éviter une crise cardiaque. Je dois supprimer cette partie de moi qui est mexicaine et qui en conséquence ne correspond pas aux coutumes traditionnels. Oui c’est vrai ce qu’on dit des japonais, la tradition est tellement importante au Japon.

C’est peut être pour ça que je suis venue ici. A Paris je peux être les deux sans me contredire, je peux aimer la perfection et le détail comme une vrai japonaise, mais aussi aimer la passion et l’intensité comme une mexicaine.

Peut être ici je suis libre de toutes ses contraintes que je m’impose pour satisfaire ces deux cultures. Peut être c’est aussi que je suis fille unique et les atteintes de mes deux parents avec ses deux nationalités ne sont pas toujours compatibles mais moi je voudrais les rendre fiers, tous les deux et continuer à mélanger toutes ses contradictions.

lundi 15 février 2010

Poitevine un jour, Poitevine toujours

Je dis « barrer la porte et pas fermer la porte à clef ». Ça ne dit pas vraiment qui je suis mais un peu... d'où je viens en somme. Petite bourgade du centre-ouest de la France... Bon ceci n'a pas pour but de devenir un guide touristique, je suis Poitevine... pas courant! J'utilise donc quelques expressions de là bas, mes études à Paris n'ont pas tout à fait réussi à me les changer. « J'embauche et je débauche » et ce n'est pas faute de sérieux ou d'une vie stable, c'est plutôt signe au contraire que j'ai un travail quotidien.

Pas de panique, ce n'est pas grave! J'assume très bien. Et même si je fais de l'histoire, je ne travaille pas pour autant ni sur Diane de Poitiers ni sur la fée Mélusine. Et non! Je m'intéresse à la presse... à l'apparition de la photographie dans la presse pour être précise, et à son développement jusqu'à la Grande guerre. Passionnant. Je suis vite passionnée en fait, curieuse, et passionnée!

Alors pour défouler une telle curiosité (et éviter de passer toute l'énergie que j'ai en trop à bavarder, au risque de voir déménager tout l'immeuble, les collègues de bureau, voire la salle entière de la bibliothèque de la Sorbonne quand je me motive assez pour aller bosser dans un calme monacal), je me bouge, je fais du sport... bon ok là pour le short de foot il fait froid, mais quand même... comme ça, je parle moins!

lundi 8 février 2010

Bienvenue dans l'univers de Tom Pouce

Le Musée de la Poupée de Paris présente la collection de maisons de poupées miniatures de Madame Riesser. Un retour en enfance fantastique et surtout la découverte d’un art très minutieux.

On rêverait de rapetisser pour pouvoir se promener à l’intérieur de chacune de ces maisons de rêve, de s’installer à la table de la salle à manger pour utiliser l’argenterie, de regarder le feu dans la cheminée du salon victorien, de faire du lèche-vitrine devant les boutiques de tissus, d’aller acheter un gâteau au chocolat dans la pâtisserie alléchante, de le manger dans le café du coin où l’ambiance semble festive…
L’exposition « Maison de poupées : l’art de la miniature » propose à ses visiteurs depuis la fin du mois de septembre de pénétrer dans l’univers des Lilliputiens. Adressée aussi bien aux enfants qu’aux plus grands, elle présente la collection de maisons de poupées contemporaines de Madame Ingeborg Riesser. Véritable pionnière dans le domaine de la miniature en France, cette collectionneuse a réuni cet ensemble de plus de cent magnifiques maisonnettes provenant du monde entier ainsi que des milliers d’objets minuscules.
Lors de la promenade dans ce village miniature, on aimerait chuchoter et marcher sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller le père Noël assoupi dans son atelier de jouets ou pour ne pas déranger les élèves qui écoutent en classe. On rêverait de goûter le plat de la cuisinière en pleine préparation. A quand l’invitation ?

Musée de la Poupée
Exposition « Maisons de poupées : l’art de la miniature »
Du 29 septembre 2009 au 7 mars 2010

Adresse : Impasse Berthaud (vers 22 rue Beaubourg)- 75003 Paris.
Horaires du Musée : du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Tarifs : 8 euros. Tarifs réduit, 5 euros.
Site : www.museedelapoupeeparis.com



Anne-Laure Guérin.

La fille aux souris

La fille aux souris

Elle voyage à travers le monde munie de ses ballerines en forme de souris. Anne-Laure, étudiante à la Sorbonne, ne passe pas inaperçue avec ses chaussures. Portrait.

Lorsqu’elle se promène dans la rue, les passants baissent la tête. Etrange me direz-vous. Est-ce un signe de respect ? Un acte de timidité ? Voire de soumission ? Non, non. La jeune Anne-Laure Guérin, 22 ans, étudiante en master d’histoire à la prestigieuse université de la Sorbonne, intrigue par ses chaussures. Cette « globe-trotteuse », comme on la surnomme, foule aussi bien le bitume parisien que les chemins péruviens ou vietnamiens avec ses souliers souris.
Rien à voir avec Mickey, Mimi la souris ou encore Ratatouille. De toute façon la demoiselle ne sait pas cuisiner et elle a passé l’âge des dessins animés. La jeune fille se distingue aux quatre coins de la capitale française et du monde (oui, il faut voir les choses en grand) par sa paire de ballerines blanches surmontées d’une tête de souris en relief. Ses « mulots », comme son ami Ferdinand les appelle, ne quittent presque jamais ses petits petons. Et pour que ces petits mammifères ne se sentent pas esseulés, des souris argentées sont venues rejoindre leurs amies caucasiennes. « Drôles », « originales », « branchées », tous les qualificatifs sont bons pour désigner ces chaussures à l’instinct animal. Une chose est sûre ; les souris ont du succès. Anne-Laure est ravie, elle sourit.

Anne-Laure Guérin